Itinéraires d'une avant-garde face à la tradition
Être soi-même et de son temps, tel est le mot d’ordre des impressionnistes qui se revendiquent d’abord comme « indépendants », avant d’être perçus par leurs détracteurs, puis par une postérité parfois trop conciliante, comme des révolutionnaires. Malgré cette réputation, la grande majorité d’entre eux ne se considèrent en réalité jamais comme tels. La modernité qu’ils rêvent d’incarner, et qu’ils incarnent effectivement, n’est nullement déracinée. Au contraire, elle s’ancre dans la peinture des maîtres anciens – celle de Titien, de Rembrandt, de Vélasquez ou encore de Fragonard –, du XVIe siècle italien au XVIIIe siècle français, en passant par le Siècle d’or espagnol et hollandais. Ainsi, les artistes de l’avant-garde contribuent à mettre au jour une tradition que l’Académie et ses ateliers occultent encore très largement.
Cet ouvrage, qui s’appuie sur un vaste corpus critique et iconographique, propose ainsi une nouvelle approche de l’impressionnisme élaborée en fonction du rapport à la tradition anti-académique « inventée » par les impressionnistes. Ce faisant, Brice Ameille nous offre une réflexion stimulante sur la manière dont s’écrit l’histoire de l’art.
Introduction
1re Partie : La tradition comme modèle de formation
Chapitre I. L’apprentissage
- L’atelier
- Les copies
Chapitre II. Portrait de l’artiste en visiteur
- Les musées français
- Voyages et musées à l'étranger
- Expositions, collections et reproductions
Chapitre III. La nostalgie du métier
- La crise de l’impressionnisme
- Le fantasme de la recette perdue
- Le retour au métier
2e Partie : La tradition comme modèle d’émancipation
Chapitre IV. L’injonction réaliste
- La leçon de vérité espagnole
- Rembrandt : le peintre de l’homme
- Le « réalisme » français
Chapitre V. Contre la hiérarchie des genres
Le Siècle d'or hollandais : une peinture démocratique
La renaissance de la nature morte
La légèreté rococo
Le renouveau de l'estampe
Chapitre VI. La touche et la couleur
- Le plaisir de la couleur
- La liberté de la touche
- « Le côté Dostoïevski de Mme de Sévigné »
3e Partie : La tradition comme critère de positionnement
Chapitre VII. L’influence revendiquée
- Manet : un art de la citation
- Degas : une « nouvelle peinture » très classique
- Renoir : un héritier de la joie et de la sensualité
Chapitre VIII. La tradition par imprégnation
- Cézanne : de la copie à l’oubli
- Van Gogh : peintre du « sentiment »
Chapitre IX. Un passé tenu à distance ?
- Tourner le dos à la tradition. Positionnements impressionnistes – premier essai
- L’impossibilité de se dégager du passé. Positionnements impressionnistes – second essai
Conclusion
Bibliographie
Index
Table des illustrations
Crédits
Remerciements